Doigt à ressaut
Définition
Le doigt à ressaut est une cause fréquente de douleurs des doigts. Dans sa forme typique, il est responsable d’un phénomène de blocage intermittent du tendon fléchisseur dans sa gaine (poulie). Il peut également se traduire par des douleurs isolées, ou un blocage complet.
Lorsque le phénomène est ancien et évolué il peut déjà s’accompagner d’une raideur articulaire qui ne rétrocède pas avec le seul traitement du doigt à ressaut mais pourrait justifier d’un traitement spécifique.
Il peut concerner un ou plusieurs doigts, dont le pouce.
Examens complémentaires du doigt à ressaut
Le diagnostic repose essentiellement sur la clinique et les examens sont habituellement inutiles.
Doigt à ressaut : traitement médical
Le traitement peut être au début et dans un premier temps médical. Il consiste en la réalisation d’une infiltration de corticoïdes en regard du nodule dont l’efficacité est rapide mais souvent temporaire. Les infiltrations peuvent être répétées mais non multipliées car la cortisone peut à la longue fragiliser le tendon et entraîner une rupture secondaire.
Les infiltrations doivent dans tous les cas être de réalisation technique rigoureuse. Le doigt ou la main peuvent être douloureux pendant 48 heures après une infiltration.
Doigt à ressaut : traitement chirurgical
Le traitement chirurgical peut être proposé en première ou seconde intention.
L’opération est le plus souvent réalisée sous anesthésie loco régionale voire locale, en ambulatoire.
Elle consiste par une incision minime de quelque centimètre, à proximité du pli de flexion palmaire, à ouvrir partiellement la gaine (poulie) du tendon fléchisseur. Il s’agit d’un geste rapide, non douloureux. Il est habituellement radical et définitif.
Suites opératoires et rééducation
- Une rééducation peut être nécessaire.
- Arrêt de travail 15 jours maximum.
Résultats de l’intervention du doigt à ressaut
L’évolution après traitement chirurgical :
Dès la levée de l’anesthésie le blocage ou ressaut a disparu. Il est conseillé de mobiliser activement le doigt opéré. Cette mobilisation doit être progressive, entreprise le jour même de l’opération pour récupérer au plus tôt toute la flexion et surtout toute l’extension du doigt. Si l’on hésite à retendre complètement le doigt, il y a un risque d’enraidissement secondaire rapide de l’articulation.
Une difficulté à étendre le doigt est possible et peut persister pendant plusieurs semaines. Elle est plus fréquente dans les formes anciennes lorsque le tendon s’est abîmé. Si tel est le cas, il peut être nécessaire de porter en post-opératoire une orthèse qui contribuera à redresser le doigt pour éviter l’ankylose articulaire.
Risques
- L’enraidissement du doigt : rééducation et appareillages sont alors nécessaires.
- L’infection comme dans toute acte chirurgical. Elle se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce : Douleurs anormales, pulsatiles, gonflement et rougeur importante. Une réintervention est parfois nécessaire.
- Une main gonflée, douloureuse, avec transpiration puis raideur est préoccupante (algodystrophie). L’évolution est traînante, sur plusieurs mois ou années. Des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles, une certaine raideur des doigts et/ou du poignet, parfois même de l’épaule).