Prothèse totale de hanche

Problématique

Les douleurs à la hanche sont très fréquentes surtout à partir de la soixantaine.

Une fois que l’on a éliminé la pathologie d’origine rachidienne tel que la cruralgie, le diagnostic le plus probable est celui de l’arthrose de hanche : La coxarthrose. Cette douleur siège la plupart du temps dans l’aine et est irradiante dans la cuisse parfois même jusqu’aux genoux.

Elle est donc de temps en temps trompeuse.

Cette douleur est typiquement mécanique, elle ne se produit qu’à la station debout prolongée, ou à la marche. C’est une douleur qui, progressivement s’aggrave avec le temps. Au début elle est bien calmée avec des antalgiques et des anti-inflammatoires puis ceux-ci n’ont plus d’effet.

D’autres signes sont associés à cette douleur : la raideur articulaire, elle est marquée par une difficulté à enfiler une chaussette ou un bas.

On a également une grande difficulté à se couper les ongles des orteils et on doit alors faire appel à des proches ou à un pédicure.

Cette raideur réveille le patient la nuit en déclenchant des douleurs extrêmes.

Un autre signe est la boiterie. Celle-ci peut être discrète avec une raideur à la marche et s’aggraver avec le temps, devenir très importante avec une réelle bascule des épaules.

Lorsque tous ces signes sont rassemblés, raideur, douleur, boiterie, c’est qu’il est temps de proposer un traitement efficace, car rapidement les conditions de vie deviennent difficiles, le sujet atteint sort de moins en moins de chez lui et appréhende tout déplacement supérieur à quelques dizaines de mètres.

Le traitement associe les antalgiques, les anti-inflammatoires. Les infiltrations de visco-supplémentations peuvent être proposées mais leurs mises en œuvre est difficile car elles nécessitent d’être réalisées sous contrôle radiologique puisque c’est une articulation profonde entourée de muscles puissants.

Encore le résultat est-il très aléatoire. Très rapidement on en arrive à une impasse que seule la chirurgie permettra de régler.

Chirurgie de la prothèse totale de la hanche

La prothèse totale de hanche est l’intervention reine dans la coxarthrose, elle permet de régler rapidement et définitivement l’ensemble des symptômes (douleur, raideur et boiterie). C’est une intervention fiable dont la mise au point est parfaite, le résultat dépasse le 95% d’excellent résultats.

Avant de décider de l’intervention, la consultation permettra d’évaluer l’importance des symptômes et l’indication opératoire ne sera posée qu’en cas de nécessité absolue d’intervenir. Il faudra également passer un bilan préopératoire extrêmement complet avec des consultations diverses : cardiologie, anesthésie, bilan biologique et infectieux à la recherche d’éventuels foyers infectieux muets chez un porteur sain qu’il importe d’éradiquer.

L’intervention, quant à elle, est pratiquée sous anesthésie générale ou rachianesthésie selon les patients et leur souhait.

La voie d’abord que nous pratiquons est une voie postéro-externe : il s’agit d’une cicatrice sur le côté de la hanche de neuf à dix centimètres de longueur selon les patients. Selon les cas on pourra proposer également une voie d’abord antérieure qui bénéficie à ce jour un regain d’intérêt.

Dès le lendemain de l’intervention le patient sera mis en fauteuil puis fera ses premiers pas jusqu’aux cabinets de toilettes.

Dans les jours suivants, la marche, avec déambulateur ou cannes-béquilles, se poursuivra dans la chambre, puis dans le couloir.

A la fin du séjour qui dure une petite semaine on peut espérer descendre et monter un étage à l’aide d’un kinésithérapeute.

Rééducation post-opératoire de la prothèse totale de la hanche

Ainsi la rééducation débute dès le lendemain de l’intervention et se poursuit selon les patients durant un mois à un mois et demi.

C’est une rééducation simple qui consiste à marcher de mieux en mieux, au départ avec des cannes puis progressivement sans les cannes.

Quelques exercices et mouvements d’assouplissements comme l’abductions ou la flexion de hanche permettent d’obtenir une mobilité accrue de cette articulation.

Cette rééducation peut se faire à domicile pour des personnes accompagnées tandis qu’on proposera volontiers un centre de rééducation adapté aux gens seul à domicile durant dix à trente jours environ.

Risques et complications

Les autres complications sont communes à tout acte de chirurgie à savoir l’hématome qui devra être évacué chirurgicalement parfois, l’hémorragie de la cicatrice ou plus profonde qui est tout à fait exceptionnelle et devra être maîtrisée ou des complications de l’anesthésie.

Au total la prothèse totale de la hanche est une intervention tout à fait fiable, parfaitement mise au point , et dont les complications sont rares et connues, presque toujours évitées par un suivi strict et rigoureux des temps opératoires.