La butée de hanche et l’ostéotomie fémorale

Problématique

Cas patient le plus fréquent : jeune sujet de 25 à 40 ans qui présente des douleurs de la région inguinale à partir de quinze à vingt minutes de marche.

Les radiographies mettent en évidences des anomalies constitutionnelles de la hanche. Le col du fémur est très verticalisé et la tête du fémur est mal recouverte par l’os du bassin, le cotyle.

Il s’agit d’une dysplasie congénitale de hanche.

Ici le patient est jeune et c’est pourquoi la prothèse totale de hanche ne sera pas proposée de première intention.

En effet, on préfère poser une indication de prothèse chez un patient ayant dépassé la cinquantaine.

Chirurgie de la butée de hanche et l’ostéotomie fémorale

En cas de dysplasie chez un jeune patient on pourra tenter une intervention conservatrice, qui consistera à couper le col du fémur afin d’abaisser la tête pour mieux la recouvrir par le cotyle. Le fémur ainsi modifié est maintenu par un vis-plaque.

Cette intervention peut être complétée par une butée de hanche.

Il s’agit de prélever un greffon sur la crête iliaque et de le fixer solidement par une ou deux vis au-dessus de la tête de façon à compléter sa couverture.

Ces deux techniques chirurgicales, l’ostéotomie fémorale de varisation et la butée de hanche, peuvent être pratiquées seules ou en association.

Elles permettent de mieux recouvrir la tête fémorale du jeune patient par l’os du cotyle et recréer ainsi une articulation convenable. Il s’agit d’une intervention conservatrice et c’est là tout son intérêt.

Rééducation post-opératoire de la butée de hanche et l’ostéotomie fémorale

La rééducation nécessite une période sans appui afin d’obtenir la consolidation soit de la butée de hanche soit de l’ostéotomie fémorale de varisation soit des deux à la fois.
Cette période peut durer de six à huit semaines selon l’évolution des radiographies postopératoires.

La rééducation permettra de conserver l’amplitude articulaire mais se déroulera sans appui durant cette période.

A partir du moment où la consolidation apparaît sur les radiographies, la reprise progressive de l’appui se fera sous contrôle du kinésithérapeute. Il faut compter trois bons mois pour une consolidation osseuse.

Risques et complications

Les complications consistent, comme pour la prothèse de hanche, à décrire des phénomènes infectieux qu’il faudra gérer par un nettoyage chirurgical et une antibiothérapie adaptée. Un autre risque est celui de la pseudarthrose c’est à dire la non-consolidation osseuse de la butée ou de l’ostéotomie fémorale.

C’est une complication rare mais qui nécessite une reprise chirurgicale pour reprendre le mode de fixation par vis et par plaque et le compléter par une nouvelle greffe osseuse d’un os frais. Enfin toutes les complications chirurgicales habituelles, telles que l’hématomes, les hémorragies, les désunions de cicatrices, les douleurs postopératoires prolongées peuvent se voir dans cette intervention comme dans toutes autres interventions chirurgicales orthopédiques. Cette intervention comprend des suites opératoires relativement longues mais le principal intérêt réside dans le fait que le patient conserve sa propre hanche et ne nécessite pas le recours à la prothèse.

Cette intervention pourra suffire au patient parfois toute sa vie mais on peut avoir recours à la prothèse à partir de la soixantaine si des lésions d’usures apparaissent malgré l’intervention conservatrice.